C'est une nouvelle campagne promotionnelle d'Intermarché qui pose question. Après la pâte à tartiner vendue à perte, elle vise cette fois les couches pour bébé. Alors même que ce mercredi, un projet de loi doit être présenté pour encadrer les promotions dans les grandes surfaces.
Des clients qui se pressent, se bousculent pour obtenir un paquet de couches pour enfants. Une scène surréaliste filmée ce matin dans un Intermarché de Bailleul. En cause une promotion exclusive : des paquets de 86 couches à 7 euros au lieu de 23 euros.
En quelques minutes, les rayons ont été vidés notamment dans le supermarché de Mons-en-Baroeul. Au grand dam de ces clientes venues spécialement ce matin.
La semaine dernière déjà, une promotion sur de la pâte à tartiner avait virée à l'émeute dans des Intermarchés de la région. Le gouvernement a décidé de réagir. Et l'affaire prend un tour politique. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a critiqué mercredi l'opération commerciale sur le Nutella proposée par Intermarché, qui a provoqué des empoignades dans plusieurs magasins la semaine dernière, invitant l'enseigne à "ne plus faire ce genre de promotion".
"J'ai reçu le directeur d'Intermarché hier. Je lui ai dit que ça ne pouvait pas se renouveler, on ne peut pas avoir des scènes comme cela tous les quatre matin en France", a déclaré sur RTL M. Le Maire, invitant à ne pas "banaliser" les bousculades survenues. Interrogé sur le fait de savoir si la promotion proposée par l'enseigne de grand distribution était "saine", le ministre a répondu de façon négative.
"Il y a un accord qui a été signé par Intermarché et les autres distributeurs"
"Il y a un accord qui a été signé par Intermarché et les autres distributeurs pour ne plus faire ce genre de promotions. Ils doivent tenir parole", a insisté le locataire de Bercy, alors qu'un projet de loi doit être présenté ce mercredi pour mieux encadrer la grande distribution.
Le groupe de distribution poursuit son opération avec d'autres produits, promettant actuellement d'importants rabais sur des couches et du café.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé lundi avoir lancé une enquête sur cette opération.
"La DGCCRF a la responsabilité, je lui ai demandé hier, d'aller vérifier qu'ils tiennent bien leur parole", a insisté Bruno Le Maire. "La confiance, c'est très bien, le contrôle c'est beaucoup mieux", a-t-il ajouté.
Un projet de loi doit être présenté ce mercredi pour encadrer la grande distribution. Parmi les mesures phares de ce projet, issu des Etats généraux de l'alimentation, figurent un encadrement des promotions dans les grandes surfaces, ainsi qu'un relèvement de 10% du seuil de revente à perte.